Rapport ARJEL 2012 : Bilan des jeux en ligne et du poker, 3 ans après la promulgation de la loi de Mai 2010.
Comme chaque année au mois de Mai, l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) publie son rapport annuel sur les activités de l’année passée. Si les paris sportifs sont en croissance en 2012 (effet PSG ?), le reste du secteur est morose avec un recul de 5 % en moyenne du PBJ (Produit Brut des Jeux) des opérateurs. Le poker en argent réel est le mauvais élève de la classe, particulièrement en cash game avec un PBJ en baisse de 14% par rapport à 2011.
Voilà déjà 3 ans que la loi de Mai 2010 sur la régulation des jeux en ligne est entrée en vigueur. Dans son volumineux rapport de 48 pages, fortement illustré et comportant de nombreux graphiques et camemberts, l’ARJEL dresse le bilan d’un marché rentré désormais dans sa phase de maturité. Le rapport reconnaît que l’explosion de la demande n’a pas eu lieu (ce qui était et est toujours souhaitable !), mais que les joueurs français disposent désormais d’un cadre légal leur permettant de s’adonner à leur loisir en toute sérénité.
Sur la pérennité du modèle économique des jeux en ligne, le rapport indique que l’équilibre global d’exploitation est en voie d’être atteint chez certains opérateurs. Fin 2012, l’ARJEL a recensé 22 opérateurs disposant d’un total de 33 agréments dans les 3 secteurs : paris sportifs, turf et poker. A noter qu’il étaient tout de même 35 opérateurs (détenant 48 agréments) à la fin de l’année 2010 !
Tirée par la locomotive PSG et par un regain d’intérêt des français pour les paris sur la Ligue 2, les Paris Sportifs progressent de 20% avec un PBJ de 63 millions d’euros.
Avec 103 millions d’euros de PBJ, le turf est quasi stable, mais commence à souffrir de la crise économique, les turfistes étant traditionnellement les plus enclin à miser de fortes sommes.
Enfin, dans le domaine du poker en ligne, la tendance à la baisse continue sur la lancée de l’année 2011, avec davantage de tournois aux faibles buy-in (PBJ à 41 millions) et moins de mises en cash-game (PBJ à 61 millions). Plus inquiétant, le nombre de joueurs de poker continue de diminuer : ils étaient 295 000 en moyenne en 2012 à comparer aux 300.000 en moyenne de l’année 2011. A cela s’ajoute une baisse des mises moyennes (20% sur les enjeux les plus importants), à l’exception des petites mises qui progressent de 4%. La crise est bien passée par là, à moins que les ‘gros’ joueurs ne soient partis vers l’offre illégale en .com ?
Pour répondre à la décroissance du marché du poker, l’ARJEL propose 3 plans d’action : ouvrir de nouvelles variantes de jeu, revoir la fiscalité et mutualiser les liquidités avec les opérateurs étrangers, en commençant par les opérateurs européens.
Des 3 propositions, l’ouverture de nouvelles variantes de jeu sera sans aucun doute la plus facile à mettre en place.
Par contre, revoir la fiscalité des jeux en ligne ne sera pas une tache aisée. En effet, voilà plus de 2 ans que l’ARJEL (via son président Jean-François Vilotte) plaide en faveur d’une taxation sur les mises et non sur le PBJ. Malgré son effet supposé ‘neutre’ sur les recettes fiscales de l’Etat, cette requête de la Haute Autorité à été laissée pour lettre morte par le législateur. Pourtant, si elle était retenu par le gouvernement, ce changement d’assiette fiscale bénéficiait en premier lieu au poker.
Quant au partage des liquidités avec les opérateurs étrangers, l’harmonisation requise ne se fera pas du jour au lendemain. Il faut toutefois reconnaître que l’ARJEL est un moteur en Europe pour partager les bonnes pratiques avec ses voisins régulés : Espagne, Angleterre, Belgique et Italie entre autre.
Mais qui sait si la pression ne viendra pas finalement de l’Oncle Sam qui, partit de nulle part, commence à fédérer les très nombreuses initiatives de ses états précurseurs dans le domaine du poker en ligne (Nevada, Delaware, New Jersey,..). Il est notable de constater que l’ARJEL à reçu une délégation de l’Etat du Nevada, un signe qui ne trompe pas !
Si vous voulez en savoir plus sur le Bilan 2012 de l’ARJEL et sur le marché des jeux en argent réel, vous pouvez consulter le rapport correspondant directement sur le site de l’ARJEL.