L ‘histoire des WSOP de 1970 à nos jours.
De la mythique chambre d’hôtel du Horseshoe de Benny Binion de Las Vegas à l’audience planétaire des WSOP 2012.
L’épopée des WSOP commence en 1970, à une époque où Las Vegas comptait à peine une cinquantaine de tables de poker. Le premier tournoi a été organisé dans une chambre d’hôtel du casino Horseshoe du légendaire joueur de poker Benny Binion. Cette année là, le vainqueur de la compétition, un certain Johnny Moss n’a même pas gagné un seul tournoi et a été tout simplement élu pas ses pairs comme étant le ‘meilleur joueur de tous les temps’. L’année suivante, un freezeout régulier, avec 5 000$ de frais d’entrée, était organisé et le même Johnny Moss devait remporter les 30 000$ du prizepool ‘winner-take-all’ et conserver son titre.
Dés 1972, les frais d’entrée du WSOP étaient portés à 10 000$, ce qui était une véritable fortune pour l’époque. A noter que ces frais d’entrée sont toujours aujourd’hui de 10 000$ pour le Main Event, même si pour d’autres tournois du WSOP, ils peuvent atteindre 50 000$ comme pour le ‘Poker Player’s Championship’.
Par son action médiatique, le vainqueur de l’édition de 1972, le texan Thomas “Amarillo Slim” Preston, a popularisé l’événement WSOP, qui devait être télévisé pour la 1ère fois en 1973 par la chaîne ‘CBS Sports’ et remporté, cette année là, par Puggy Pearson.
En 1974, Johnny Moss devait gagner une 3ème fois ce prestigieux championnat et il reste, à ce jour, le seul joueur de poker, avec Stu Ungar, à détenir 3 titres de vainqueur du WSOP.
Johnny Moss passe la main en 1975 et en 1976 à une autre légende du poker, Doyle Brunson qui va embraser l’imagination populaire en gagnant 2 années consécutives le WSOP, à chaque fois avec une modeste main de T2, main à laquelle il a donné son nom pour la postérité !
L’année 1978 voit arriver la première femme sélectionnée: Barbara Freer, dans ce monde du poker qui était resté très misogyne jusqu’à cette date. C’est à cette époque également que la cagnotte du Main Event a été partagée pour la 1ère fois, entre les 5 premiers finalistes.
En 1979, nouveau coup de tonnerre, avec le gain d’un amateur: Hal Fowler dans une compétition qui n’avait été gagnée jusqu’à présent que par des professionnels. Cette victoire d’un amateur allait contribuer au succès international des WSOP et attirer de nombreux candidats étrangers, à ce qui allait devenir un véritable pèlerinage du poker à Las Vegas, tous les ans aux mois d’Avril et Mai.
En 1980 et 1981, les 2 victoires successives inattendues du new-yorkais Stu Ungar, surnommé ‘The Kid’, marquent un tournant par rapport aux années précédentes ou les joueurs Texans dominaient la compétition.
Pour accompagner la popularité grandissante de cet évènement, les premiers satellites ont été mis en place dès l’année 1983.
Fin 1989, disparaissait Benny Binion, le fondateur des WSOP, qui venait d’acquérir le casino voisin : le ‘Mint Casino’ pour accroître la capacité d’accueil de son Horseshoe, devenu trop exigu pour accueillir un tel évènement. A la mort de Benny, les WSOP ne comportaient pas moins de 20 tournois et s’étalaient sur 4 semaines.
Le fils de Benny, Jack, prit la succession de son père et s’entoura d’un duo de vétérans du poker: Jim Albrecht et Jack McClelland qui allaient présider aux destinées des WSOP pour les 10 années suivantes.
Dés 1990, on trouve le 1er gagnant non américain, un iranien : Mansour Matloubi et en 1991, la cagnotte du Main Event atteint pour la 1er fois le chiffre astronomique de 1 million de $.
En 1997, Stu Ungar rejoint Johnny Moss dans la légende, en devenant le 2ème joueur de poker à totaliser 3 victoires dans les WSOP.
De 1999 à 2003, la réputation du Horshoe devait être ternie par des disputes dans la famille Binion et par l’exclusion de Jack pour présider aux destinées des WSOP.
L’émergence, en 2003, d’un tournoi concurrent, le WPT (World Poker Tour) semblait annoncer le déclin définitif de cette compétition emblématique.
C’était sans compter sur un nouveau coup de tonnerre qui devait revitaliser à jamais l’histoire des WSOP, dès cette année 2003. Un jeune américain, né à Atlanta, au nom prédestiné de Chris Moneymaker (cela ne s’invente pas!), allait se qualifier grâce à un satellite en ligne sur Pokerstars (de $39 de buy-in !) et gagner les 2.5 millions de $ du Main Event et qui plus est, avec une modeste main de 54.
La retransmission télévisée en Mondovision de cet évènement sur ESPN, allait contribuer à ancrer définitivement les WSOP dans l’imaginaire populaire.
En ce jour historique du 24 Mai 2003, Chris Moneymaker, cet amateur qui ne jouait jusqu’ici que sur des sites en ligne, allait battre les plus grands joueurs de poker en live au monde. Ce jour là, la rencontre du poker en ligne et du poker en dur était définitivement scellée.
L’histoire ne dit pas si Chris avait payé les frais d’entrée de $39 avec sa carte bancaire, mais, ce qui est sûr, c’est que cette victoire, permise grâce à Internet et aux sites de poker en ligne, allait donner définitivement ses lettres de noblesse à toute l’industrie du poker ‘on line’ qui ne demandait qu’à se développer, les technologies informatiques (et moyens de paiement associés) étant enfin matures.
En 2004, le Horseshoe ayant été vendu, la plus grande entreprise du jeu au monde, la société : Harrah’s Entertainment acquit les droits des WSOP et installa la compétition au ‘Rio All Suite Hotel and Casino’, un endroit idéal pour assurer le développement de cette épreuve qui allait devenir, en 2006, le plus riche évènement sportif de la planète avec plus de 100 millions de $ distribués dans les différentes cagnottes des 45 tournois.
C’est d’ailleurs en 2006, que l’on trouve un autre joueur au nom prédestiné, Jamie Gold, qui allait rafler les 12 millions de $ du prizepool du Main Event, montant le plus élevé jamais atteint dans l’histoire des WSOP.
C’est de cette époque que date la délocalisation des WSOP, le Rio étant devenu trop exigu. Désormais, les tournois ne seront plus cantonnés à Las Vegas et une douzaine de casinos, répartis sur le territoire des Etats-Unis, participeront au ‘World Series of Poker Circuit’, amenant la notoriété de cet évènement au plus près des joueurs.
Mais l’odyssée des WSOP n’est pourtant pas terminée. En effet, suite à l’achat des 3 casinos londoniens de LCI (London Club International), le groupe Harrah’s décide de créer, en 2007, une version européenne des WSOP qu’il baptise tout simplement les WSOP d’Europe (WSOPE). Pour lancer cette version européenne, Harrah’s s’associe à un des leaders du poker sur Internet, le groupe anglais Betfair.
Le succès de cette version est immédiat avec, dès 2008, une double victoire de Jesper Hougaard, qui gagna un bracelet, la même année, à la fois aux WSOP et aux WSOPE.
Après la rencontre définitivement scellée en 2003 du Poker en dur et du Poker en live (grâce à la victoire de Chris Moneymaker), avec les 12 millions d’$ de prizepool du Main Event atteints en 2006, avec l’internationalisation réussie grâce au lancement des WSOPE en 2007, la saga des WSOP semble marquer une pause, avec des cagnottes qui plafonnent, depuis 5 ans, vers les 9 millions de $ pour le Main Event.
Mais ne vous y trompez pas, aucun tournoi sur la planète ne réunit autant de joueurs venus d’horizons aussi différents et ne monopolise autant d’intérêt de la part des joueurs et des médias.
Attendez vous à ce que les WSOP fassent encore parler d’eux en 2012 et au delà.