La règlementation du marché espagnol est repoussée au 5 juin 2012.
Prévue au départ pour le 1er juin 2012, la nouvelle réglementation espagnole en matière de poker en ligne sera effective à partir du 5 juin. Les opérateurs de poker obtenant leur licence craignaient en effet des difficultés techniques lors de la migration des plateformes en .com vers celles en .es et préféraient que le changement ait lieu à une période de moindre affluence dans les salles, l’Autorité de Régulation a donc accordé ce petit délais.
Après l’Italie en 2006, la France en 2010 avec l’ARJEL et la Belgique en 2011, l’Espagne à son tour régule le marché du poker en ligne pour ses résidents. Les salles de poker répondant au cahier des charges imposé par l’Autorité de Régulation espagnole recevront à partir du 1er juin une licence les autorisant à proposer du poker en ligne en argent réel. Ils auront des noms de domaines finissant par .es, contrairement à .com actuellement. Les salles de poker en ligne seront soumises à une réglementation assez proche de celle existant en France, mais avec plus de choix dans les variantes de poker. En plus du Texas Hold’em et du Omaha, le Stud et le Draw seront autorisés sur les sites espagnols. Plus de 60 opérateurs ont demandé à recevoir la précieuse licence. Les sites continuant à exercer sans elle seront soumis à amendes à partir du 5 juin.
Sans véritable réglementation de 2009 à 2011, le flou a régné un certain temps en termes de fiscalité et l’Espagne qui a cruellement besoin d’argent en ce moment réclame aux sites de poker des arriérés d’impôts qui peuvent être conséquents. Certains, pressés sans doute d’être dans les premiers à obtenir la licence, se sont empressés de régler la note (Bwin a payé 33 millions d’euros) ; d’autres tentent de négocier le montant (888, Betfair, Pokerstars…). Il faut dire que pour PokerStars, la somme s’élève à 275 millions d’euros, ce qui pourrait mettre l’opérateur en situation délicate.
Le poker européen s’oriente-t-il vers un poker cloisonné, chaque pays ayant sa propre réglementation ? S’il en donne l’apparence pour le moment, l’avenir pourra voir des rapprochements, ce qui d’un point de vue économique serait bénéfique pour les sites de poker. La Commission Européenne a publié le 24 mars 2011 « Le livre vert sur les jeux en ligne » qui peut servir de base pour un débat entre les différents acteurs. La France avec l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) et l’Italie avec l’AAMS ( Amministrazione Autonoma dei Monopoli di Stato) ont signé un accord de coopération depuis un an. Carlo Alfonso, le vice-président de l’Autorité de Régulation espagnole a déjà émis le souhait de se joindre à cet accord, l’United Kingdom Gambling Commission (UKGC) est également intéressée par un rapprochement.
Si les règlementations du poker en ligne sont contraignantes pour les sites, elles ont le mérite de protéger les utilisateurs et d’assurer une plus grande transparence et légalité et ainsi une certaine pérennité des salles de poker. Personne n’a envie de revoir un Black Friday et l’Europe semble avoir fait le bon choix pour s’en prémunir.