La Maison Blanche répond enfin à la pétition de la Poker Players Alliance .

Le 18 mai 2012, après près de huit mois d’attente, la Maison blanche répondait enfin à la pétition que la PPA (Poker Players Alliance) avait lancée en septembre 2011. Mais cette réponse est plus décevante qu’autre chose pour les joueurs américains car ne fait que repousser le problème au niveau des Etats.

Revenons quelques mois en arrière. Nous sommes le vendredi 15 avril 2011, journée qui restera dans l’histoire du poker américain comme le « Vendredi Noir ». Le FBI s’attaque aux trois plus grands sites de poker en ligne américains : Absolute Poker, Full Tilt Poker et PokerStars, saisissant leurs noms de domaine et bloquant leurs comptes bancaires. Motif ? Fraude bancaire, blanchiment d’argent, détournement d’argent, contournement des lois. Du jour au lendemain, les joueurs de poker américains se retrouvent orphelins et ne peuvent plus jouer sur leurs sites favoris. Depuis, des discussions et une réflexion se sont engagées pour légiférer et trouver une solution acceptable par tous mais, les élections approchant, la situation risque de ne pas évoluer rapidement.

Pour faire pression sur les législateurs, la PPA, puissante association à but non lucratif ayant pour but de promouvoir le poker et de défendre les droits des joueurs décide de lancer une pétition sur le site « We the People » de la Maison Blanche. En effet, aux Etats-Unis, tout citoyen peut se joindre à une pétition ou en créer une nouvelle sur tout sujet le préoccupant. Aujourd’hui, si 25 000 personnes signent cette pétition, la Maison Blanche s’engage à la transmettre à une personne compétente de son administration qui sera chargée d’y répondre. Le 22 septembre 2011, la PPA lance sa pétition, interrogeant l’administration sur l’avenir du poker. Elle atteint 5 000 signatures au bout de 3 jours, niveau suffisant à cette époque pour obtenir une réponse.

Le 18 mai, Brian Deese, directeur général du Conseil Economique National, répond enfin dans une lettre : « What we have to say about Online Poker », précisant :

« L’administration réalise que de nombreux Américains se divertissent en jouant au poker en ligne pour de l’argent réel. Les paris en ligne sur des évènements sportifs ou des compétitions violent la loi fédérale. La légalité des autres formes de jeux en ligne dépend des lois des Etats dans lesquels les joueurs ou les opérateurs de jeux en ligne sont domiciliés. Il appartient à chaque Etat de déterminer s’il souhaite autoriser de telles activités à ses résidents et aux opérateurs de poker en ligne autorisés par ces états d’accepter ou non de tels joueurs. Mais les jeux en ligne non-autorisés par les lois étatiques peuvent également violer les statuts fédéraux. »

La Maison Blanche laisse donc les Etats légiférer de manière autonome sur ce sujet, même si une solution au niveau fédéral est toujours à l’étude. Il en résulte que des différences très fortes risquent d’émerger selon les Etats, comme elles existent d’ailleurs actuellement avec les casinos et le poker «réels ». Il n’est d’ailleurs pas surprenant de voir que les deux Etats les plus proches d’aboutir à une réglementation du poker en ligne sont le New-Jersey et le Nevada, abritant respectivement Atlantic City et Las Vegas… Dans ces Etats, il est possible que les joueurs de poker américains puissent se remettre à jouer en ligne d’ici la fin de l’année.