Le poker en ligne va-t-il être enfin légalisé aux USA en 2012 ou 2013?
En 2012, après un premier pas entrepris par le Nevada, les choses semblent enfin bouger outre-atlantique concernant la légalisation prochaine du poker en ligne au pays de l’oncle Sam.
Il faut dire que la situation du poker sur Internet était pour le moins ambiguë et controversée aux USA.
Une situation législative compliquée avec deux lois principales: le Federal Wire Act et l’UIGEA.
Il y a tout d’abord une vieille loi fédérale, qui date de plus de 50 ans, la Federal Wire Act (FWA) qui avait été promulguée à l’époque pour lutter contre les paris sportifs illégaux de la Mafia américaine et qui ‘interdisait toute activité de mise d’argent en ligne d’un état à l’autre.’ C’est cette loi qui a entraîné le retrait de PartyPoker.com du marché américain et qui a valu, en 2008, à un des fondateurs de PartyGaming, une condamnation à un an de probation et 300M$ de dommages et intérêts.
Il y a ensuite l’UIGEA (Unlawful Internet Gambling Enforcement Act), votée par le congrès en 2006, qui interdit les transferts d’argent d’institutions financières américaines vers les sites de jeux en ligne (à l’exception des loteries sur Internet et des courses de chevaux).
Bien que promulguée par George W. Bush dés le 13 octobre 2006, cette loi n’est réellement rentrée en vigueur que 4 ans plus tard, soit le 1er Juin 2010, après d’interminables actions de lobbying, menées entre autre par la très puissante PPA (Poker Players Alliance), l’association syndicale des joueurs de poker américains.
C’est cette loi de l’UIGEA qui, le Vendredi 15 Avril 2011, aurait permis au DOJ (Department Of Justice) de mener les accusations, dites du ‘Black Friday’, contre les sites américains de Full Tilt Poker, de PokerStars et d’Absolute Poker.
Fin 2011, le Nevada devient le premier état américain à légaliser le poker en ligne, une étape historique selon le PPA.
Le 22 Décembre 2011, par un vote sans équivoque à 4 voix contre 0, le Nevada (via sa commission des jeux) est rentré dans l’histoire comme étant le premier état américain à légaliser le poker en ligne.
De plus, sous réserve d’approbation par le gouvernement fédéral, le texte de loi qui a été voté dans le ‘Silver State’, donne la possibilité aux opérateurs détenteur d’une future licence de proposer du poker aux autres Etats américains.
Le PPA a salué ce vote comme étant une victoire historique pour le poker en ligne aux USA.
Le DOJ précise enfin un point crucial, plus de 50 ans après la loi du Federal Wire Act.
Suite à un questionnement des états de New York et de l’Illinois sur l’autorisation de la vente sur le Web de billets de loterie d’un état à l’autre, le législateur américain a enfin précisé un des points qui n’avait pas été clarifié depuis 1961, date de la promulgation de la loi du FWA.
En effet, le 23 Décembre 2011, le DOJ, dans le cadre du questionnement posé par ces 2 états, a clairement indiqué que:
‘seuls les paris en ligne sur des événements sportifs ou concours sont concernés par le Federal Wire Act’
, excluant de fait le poker en ligne entre état des jeux d’argent prohibés.
C’est donc une porte qui s’ouvre en grand vers une légalisation du poker en ligne au niveau fédéral.
Les acteurs des jeux en ligne commencent à prendre confiance pour une légalisation du poker US plus globale en 2012 ou au plus tard en 2013.
Tout d’abord, un signe qui ne trompe pas, l’envolée du cours de bourse des opérateurs qui avaient entamé des négociations avec des casinotiers, en anticipation d’une légalisation prochaine du poker en ligne aux USA.
Fin 2011, l’envolée des actions en bourse a concerné 888 holdings, mais également Bwin.party, tous deux en pourparlers avec, respectivement Caesars Entertainment et MGM Resort.
De son côté, Winamax, le site de Patrick Bruel, n°2 du marché légal français, a indiqué, via un twit d’un de ses actionnaires, que:
‘Suite à la révision de l’interprétation du Wire Act par le DoJ, Winamax se lancera probablement aux USA dès 2012.’
L’année 2012 (voire 2013) devrait donc être l’année charnière pour la légalisation du poker en ligne aux USA. Il reste néanmoins à terminer proprement les procès induits par le Black Friday pour tourner définitivement la page noire de 2011.
