Stéphane Courbit inquiété
Lundi 11 juin 2012, Stéphane Courbit était placé en garde à vue suite à l’investissement de 143 millions qu’avait réalisé dans sa société Liliane Bettencourt. Il en est ressorti libre mais l’affaire ne se termine pas là car s’il rembourse la somme il devra trouver un nouvel investisseur, ce qui n’est pas gagné.
Pourtant pendant tout un temps tout semblait sourire à Stéphane Courbit. En 1990, une rencontre avec Christophe Dechavanne va orienter sa vie. Il sera directeur des programmes puis producteur d’émissions comme « Coucou c’est nous » ou « Combien ça coûte ». Il s’associe ensuite à Arthur pour monter une société ASP Production, qui va être rachetée par Endemol. En 1998, il est à la tête d’Endemol France et lance des émissions à succès : le Loft, star Académie… En 2007, il crée sa propre société, LOV Group, spécialisée dans la production audiovisuelle, les jeux en ligne et la distribution d’énergie.
C’est à ce moment qu’il entre dans l’univers du poker et des jeux en ligne. Il va rapidement posséder Betclic, Everest Poker, Be-at-home et Expekt, en association avec la Société des Bains de Mer de Monaco qui détient 50% des parts de Betclic Everest Group. Betclic va très vite conquérir 45% des parts de marché des paris sportifs, mais cette activité a du mal à se développer en France. Everest Poker lui se place 3ème des salles de poker en ligne. Les deux autres sites n’ont pas d’activité en France, mais fonctionnent très bien en Scandinavie. L’ensemble du groupe n’arrive cependant pas à faire des bénéfices. La taxation en France est très importante et les dépenses marketing engagées pour acquérir des parts de marché sont considérables. Le groupe doit donc faire des économies : arrêt du sponsoring de l’OL ou l’OM, non renouvellement des contrats avec les joueurs de poker professionnels Valentin Messina et Léonard Truche, licenciement de personnel…
En plus des soucis de rentabilité du groupe, 2012 n’est pas une bonne année pour Stéphane Courbit. En février, son yacht coule en mer d’Egée, suite à des ennuis mécaniques. Les 8 hommes d’équipage seront sauvés mais Courbit perd son bateau loué jusque 378 000 € la semaine… Et comme un problème ne vient jamais seul, le 11 juin, Courbit est placé en garde à vue à la Brigade Financière, accusé comme François-Barnier en son temps d’« abus de faiblesse » et d’« abus de confiance » sur la personne de Liliane Bettencourt. En effet, Liliane Bettencourt a investi 143 millions d’euros dans la holding LOV Group appartenant à Stéphane Courbit, à une époque où selon les rapports médicaux elle n’avait plus tous ses moyens et était dans l’incapacité de gérer ses affaires. Stéphane Courbit se défend d’avoir eu connaissance de son état mental.
La transaction a été gérée par un mandataire, Maître Pascal Wilhein, et il n’a rencontré Liliane Bettencourt que deux fois. De plus, cette somme n’est pas un prêt mais un investissement, Mme Bettencourt détenant 20% de la société. Courbit, gêné de se retrouver dans cette affaire, a proposé un remboursement échelonné du prêt pour arrêter toute polémique, mais l’arrangement a été refusé. Il ne peut rembourser la totalité car une partie a déjà servi à éponger des dettes ou à réaliser des projets. La seule solution serait de trouver un nouvel investisseur mais la partie n’est pas gagnée car la situation de Betclic Everest Group est délicate.
Il faut donc espérer qu’un arrangement puisse être trouvé rapidement pour apaiser les esprits et ne pas risquer de faire vaciller Betclic Everest Group.